Hugues Lapaire

24/07/2025

Né à Sancoins en 1869, Hugues Lapaire a été inhumé en 1967 au cimetière local, dans le tombeau familial sculpté par son ami Baffier. C'est qu'en dépit d'une longue carrière littéraire qui le retint surtout à Paris « sans jamais être citadin de cœur », il ne pouvait en être autrement au vu de son attachement à sa « petite patrie » natale, et plus largement à sa province de Berry et à ses paysans, constamment au centre de ses multiples écrits (dont quelques-uns rédigés dans un patois oral très fidèle).

Issu d'un milieu social de petite bourgeoisie commerçante, il eut le privilège d’accéder à des études supérieures qui s'achèvent à la faculté des lettres en Sorbonne, avec la fréquentation des cénacles de la rive gauche. Plus de quatre-vingt volumes et brochures diverses jalonnent alors une carrière de poète, romancier et nouvelliste, essayiste, auteur dramatique, conteur et chansonnier, critique, historien et conférencier, au titre de l'Alliance Française. Il est choisi comme vice-président de la société des Gens de Lettres en 1939.

De par les thèmes qu'il aborde, il est considéré comme le type même de l'écrivain « régionaliste », position qu'il revendique, poursuivant son projet majeur : faire connaître et reconnaître toutes les facettes d'une riche culture paysanne, alors globalement ignorée ou dépréciée. Reste que le classicisme de la langue, la sagacité des observations, la justesse sans concessions de ses personnages, le sens dramatique de l’écrivain, justifient bien, aujourd'hui, une réévaluation de son œuvre ; en particulier à travers ses romans, tels « L'épervier » (Prix du régionalisme 1907) et « Paroisse galante » (1921) tous les deux réédités (respectivement en 1979 et 1993) par le Centre artistique Jean Baffier. Des ouvrages comme « La maison au perron » (1935) et « Le petit logis » (1946) sont précieux pour l'histoire locale. Il demeure, de même, une source incontournable et reconnue par les spécialistes des recherches ethnographiques sur la province de Berry (contes et légendes, langages, coutumes, musiques traditionnelles, costume et gastronomie).

L'école primaire de Sancoins porte son nom depuis les années cinquante, de même que le square de la route de St Amand, où est érigée une stèle ornée d'un bas-relief à son effigie (signé. J Marchal). Une vitrine lui est même consacrée au musée Jean Baffier.