Maguerite AUDOUX
Née à Sancoins ( au « Faubourg de Nevers ») en 1863, la jeune Marguerite Audoux trouve en 1881 à Paris un emploi de couturière, activité qu'elle ne cessera pas d'exercer. En 1910, elle est lauréate inattendue du prix « Fémina -Vie Heureuse » pour l'écriture de « Marie-Claire « (*), récit autobiographique d'une enfance d'orpheline confiée à l'institution religieuse (Bourges) et d'une adolescence de domestique agricole en Sologne (Sainte-Montaine, canton d'Aubigny sur Nère).
Le récit de type témoignage-vérité dans un style sobre et singulier, avait d'abord et à son insu, séduit quelques amis des milieux littéraires tels Octave Mirbeau, Léon -Paul Fargue, Charles-Louis Philippe. Avec « L'atelier de Marie- Claire », elle dresse en 1920 un tableau social, réaliste, émouvant et réussi de la vie des ouvrières parisiennes de la couture. D'autres textes viendront qui, cependant, ne trouveront pas alors leur public, sans qu'elle cesse d'entretenir ses amitiés littéraires. (Groupe dit de « Carnetin »).
Au terme d'une existence matérielle difficile, alourdie par la charge de ses trois petits- neveux et des soucis de santé précoces et récurrents, elle s'éteint, sans descendance, à l'hiver 1932, chez des amis de Saint Raphaël, où elle est inhumée.
L'intérêt croissant pour les thématiques de la condition féminine ou de l'invisibilité des écrivaines (en particulier celles réputées « régionalistes »), a contribué à sortir Marguerite Audoux de l'oubli (multiples rééditions, parallèlement à des publications de recherches universitaires).
En revanche, Sancoins, qu'elle quitta définitivement à l’âge de cinq ans, avait toujours fidèlement entretenu sa mémoire : dès sa mort, la rue de la Rabutelle devient rue Marguerite Audoux, une « grande fête de la jeunesse » est organisée en juin 1937, le collège public prend son nom, et les grands anniversaires sont régulièrement célébrés (centenaire de sa naissance en 1963, cinquantenaire de sa disparition en 1987, bas-relief de bronze signé Jean Marchal au nouveau collège, en 2013).
Le musée Jean Baffier de Sancoins lui consacre tout une vitrine -souvenirs de documents qui, cependant, ne peuvent qu'inciter à une visite fort enrichissante du musée Marguerite Audoux de Sainte- Montaine qui lui est totalement consacré.
(*) le titre du célèbre magazine « féminin », Marie-Claire, fondé en 1937 par Jean Prouvost, est une allusion assumée au roman.