Né à Neuvy-le-Barrois en 1851 dans une famille paysanne, Jean -Eugène BAFFIER devient, très jeune, tailleur de pierre, exerce sur des chantiers Parisiens dès les années 1870 et peut bientôt ouvrir son propre atelier de sculpteur-modeleur dans le quartier de Montparnasse, se revendiquant plutôt d’un statut d'artisan. Les bronzes de ses personnages historiques (Louis XI, Marat...) le font connaître de ses pairs et il se fait assez vite un nom dans le milieu de la statuaire parisienne, alors en grand développement.
Très attaché à une culture paysanne qu'il souhaite non seulement populariser mais défendre contre « toutes les formes d'un soi-disant progrès » qui bouleverse alors la société, il conserve un second atelier à Sancoins , se trouve ainsi des commanditaires en province (bustes de paysannes, travailleurs de la terre et musiciens traditionnels ) ; il peut aussi militer activement dans les mouvements régionalistes et nationalistes, en particulier à travers un périodique, « Le Réveil de la Gaule », ou en organisateur de fêtes populaires et de « soirées paysannes ».
Il travaille beaucoup, aussi bien le bois que le marbre, modèle la terre crue et le plâtre, collabore avec des fondeurs réputés et se fait même « potier d'étain ».
Lorsqu’il meurt à Paris en 1920, ses productions sont nombreuses et très dispersées et l'artiste lui-même vite oublié : ses engagements politiques, ses écrits pamphlétaires et son antisémitisme ont certainement nuit à sa carrière et à sa notoriété.
Mais demeurent de remarquables et remarquées réalisations à Paris, Bourges, Nevers et ...Sancoins : ses neveux Thérèse et Bernard, récupérant une partie du fonds d'atelier Parisien en font partiellement dons à des particuliers et à la ville, à partir des années cinquante. Sous l'impulsion de Jean Marchal, sculpteur ébéniste Sancoinnais (1927-2018), un véritable petit MUSEE BAFFIER se met en place, et s'enrichit patiemment. Il est réorganisé depuis septembre 2020 dans des locaux communaux plus adaptés - rue Maurice Lucas, qui permettent aussi d'évoquer toute une mémoire locale, dont celle d'écrivains natifs de la commune comme Marguerite Audoux (1863-1937, prix Fémina 1910), et Hugues Lapaire (1869-1968, prix du régionalisme 1908). On y propose également des expositions temporaires d'artistes amateurs régionaux contemporains.