Le Donjon de Jouy

À l'extrémité ouest de la commune (3 km du centre-ville), le site de JOUY, traversé par la D41 (et véloroute 46), domine d'une vingtaine de mètres la vallée de l’Aubois et « regarde », très loin vers le sud, le bocage nord-Allier et la forêt domaniale de Tronçais.

L'occupation antique est attestée (Gaudiacum), une des toutes premières du territoire, de même que l'implantation précoce (début VIème siècle) d’un prieuré de l'ordre de St Colomban, actif dans toute la région. Une première église villageoise est construite courant XIème et la paroisse intégrée à l'archevêché de Bourges, bien que relevant du Duché de Bourbonnais.

C'est au XIVème siècle, sous l'action des Seigneurs de Sagonne (à l'époque, les Comtes de Sancerre) que le site castral est aménagé en véritable forteresse, « la Tour de Jouy », dans le contexte des guerres de cent ans. Le donjon actuel (propriété privée), imposante construction d’une vingtaine de mètres de hauteur, reste, malgré sa forte dégradation, un bon témoin d'architecture militaire médiévale : élevé sur cinq niveaux, c'est un quadrilatère flanqué de tours circulaires (dont un d’escalier) aux quatre angles, avec puits intérieur et salle basse voûtée.

À la Révolution, le hameau, déjà bien amputé de ses bâtiments religieux et monastiques devient un éphémère commun finalement intégrée à celle de Sancoins.

De la petite place arborée du hameau actuel, un sentier en impasse vers la plaine des Lands au sud, mène encore aujourd'hui à un petit oratoire isolé dédié au « Bon Saint Vif », à savoir Saint Avit, évêque de Vienne (Isère), protecteur des enfants et saint patron des étudiants. Comme pour le donjon, diverses légendes et anecdotes locales y sont associées, reprises par les auteurs régionaux (H. Lapaire)

Au nord, le hameau domine l'étang (privé) de Javoulet, un des plus vastes étangs d'origine naturelle du département (plus de 100 hectares), classé « zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique » ; ses roselières développées abritent une avifaune riche et diversifiée tant en migration, hivernage que reproduction. Tout proche, le sentier communal du « Grand Domaine à Ponroy » qui emprunte la digue de retenue, permet d'en avoir un bel aperçu, bien que très partiel.